Pendant longtemps, les réseaux sociaux étaient considérés comme un espace internet personnel et individuel, sorte de blog plus sécurisé et plus intime. Les photos peuvent être rangées en albums, bloqués, les amis s’invitent et peuvent être désinvités, la conversation instantanée voit ensuite le jour, puis les commentaires sur les divers objets publiés. Cependant, d’après une étude menée par AT Internet, analyste web, les réseaux sociaux agissent de plus en plus comme passerelle non négligeable pour les médias d’actualité.
Les réseaux sociaux sont des points stratégiques pour les médias d’actualité : quasiment tous les médias détiennent désormais une application smartphone, réactive, transmettant les informations en temps réel. De plus, beaucoup de journaux ont dorénavant un compte Twitter ainsi qu’une page Facebook, de manière que l’article que vous lisiez sur leur site puisse être ensuite transféré sur votre réseau social, en un clic.
La relation entre les réseaux sociaux et l’actualité
Le lecteur intéressé par une information voudra la partager immédiatement. Plusieurs points importants interviennent : l’aspect intéressant de l’information, le partage et la dimension d’immédiateté. Ces trois points s’entrecoupent : l’information doit être rapide à lire et facile à comprendre, un peu pimentée pour briser l’aspect purement informatif, et enfin, assez attirante, en restant neutre, pour être partagée avec ses divers contacts (pro, famille, amis) ainsi qu’avec des inconnus.
Ainsi, le rapport avec le lecteur a beaucoup évolué, et le journal, afin d’être lu, se découvre de nouvelles contraintes, mais aussi des leviers de plus en plus puissants, touchant de plus en plus de monde. Une étude d’AT Internet considère 19 sites internet français d’actualité. Le trafic de ces derniers a été mesuré dans le but de découvrir comment les lecteurs sont tombés sur l’article : par des relais d’actualités variées (Yahoo !, Google, MSN, Orange, etc.), en allant chercher l’information directement sur le site en question, ou par d’autres relais comme les réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux comme points stratégiques
Les sites Facebook et Twitter sont les réseaux sociaux amenant le plus de lecteurs sur les sites d’actus : Facebook serait responsable de 3,3 % des visites des 19 sites étudiés et Twitter ne réaliserait que 1,1 % d’audience supplémentaire. Bien que les chiffres soient assez bas, ces scores restent impressionnants pour des albums photo en ligne, comme Facebook. Le réseau social ramène trois fois plus de gens sur les sites d’actualités alors qu’il est bien plus privé que Twitter, complètement ouvert.
Ce dernier a connu en France une augmentation du nombre d’adhérents de plus de 50 % en 2012, comptant alors plus de 5 millions d’adhérents français. Une récente étude a néanmoins montré que si les partages étaient nombreux sur Twitter, la lecture des liens l’était moins. Autrement dit, on partage pour se faire suivre, mais on ne lit pas forcément l’actualité que l’on vient de partager. En effet, l’objectif de Twitter étant de partager au maximum pour se faire connaitre et reconnaitre, la dimension de conversation est absente, à la différence de Facebook, cercle plus restreint, donc plus intime. Malgré une visibilité moindre sur Facebook, les relations plus vraies garantissent peut-être plus de crédibilité aux publications, qui sont lues et commentées entre amis.
L’hypothèse des 6 degrés de séparation consiste à croire que chaque être humain est séparé de 6 personnes. Cette théorie se vérifie et se précise peu à peu par les réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux en marge
Ainsi, Facebook génère 3 visites sur 100 en moyenne, et Twitter 1 sur 100. Ces chiffres sont les mêmes que ceux de septembre 2012, et n’ont pas beaucoup évolué depuis un an, bien que le nombre d’adhérents n’ait fait qu’augmenter.
Les chiffres sont ainsi en stagnation : ces leviers sont puissants et fonctionnent, mais ne concernent qu’une partie de la population qui n’augmente pas. Cependant, parmi les visites des média online grâce à des sites affluents, 23 % viennent de Facebook, faisant de lui le réseau social le plus stratégique pour les médias d’actualité, loin devant Twitter (8 %).
Réseaux sociaux mis de côté, c’est Google Actus qui amène le plus de lecteurs, soit 40 % du trafic, malgré de nombreux soubresauts ces dernières années, notamment avec la presse belge qui, depuis 2006, est en procès avec Google Actu, et la presse brésilienne qui a demandé à être désindexée, snobant Google. En France en revanche, depuis la nouvelle interface de 2011, les lecteurs se font nombreux. Les sites internet ont donc un intérêt certain à être référencé par Google, puisque presque 1 Français sur 2 passe désormais par cette interface pour accéder à un article.